Le géant japonais rajoute une ou deux années supplémentaires à la garantie américaine de ses consoles. Une décision qui aurait moins à voir avec la fiabilité (à priori correcte) des machines qu'avec le simple désir d'arrondir ses résultats.
Car l'offre, annoncée hier uniquement pour le marché américain, n'est pas gratuite. Une année supplémentaire de couverture sur la Playstation 3 coûte 45 dollars ; deux années, 60 dollars. La PSP est elle aussi concernée : l'offre démarre à 30 dollars pour une extension d'un an et 40 dollars pour une extension de deux ans. Pour 10 dollars supplémentaires, Sony inclut également une protection supplémentaire contre les dommages accidentels résultant par exemple d'une chute.
A première vue, la nouvelle évoque une affaire similaire. En juillet 2007, Microsoft annonçait en effet étendre la garantie de la Xbox 360 à trois ans (gratuitement cette fois) afin de faire taire une fois pour toutes les plaintes liées au tristement célèbre Red Ring of Death, une panne générale du système si répandue qu'elle s'est finalement imposée comme un symbole de pop culture gamer geek. La Playstation 3, elle, aurait apparemment son Yellow Light of Death, un autre phénomène de panne générale s'étant fait connaître via le web et, surtout, via une émission de la BBC diffusée en septembre dernier (même si certains ont ouvertement mis sa crédibilité en question). Mais on est à priori loin des affres connues par Microsoft. Selon plusieurs sondages plus ou moins formels, le taux de panne de la Playstation 3 se situerait aux alentours des 10-15%, légèrement au-dessus de la Wii mais très largement sous la Xbox 360.
Si Sony se sent soudainement concerné par la "tranquillité" des usagers, c'est vraisemblablement pour une raison très simple. Aux Etats-Unis, qu'il s'agisse des incontournables Wal-Mart, Best Buy ou Target, impossible d'acheter quoi que ce soit (du radio-réveil de base à l'écran plasma dernier cri) sans se voir proposer un Protection Plan ou un Service Plan par un vendeur ravi de détailler pour vous les mille et un scénarios catastrophe pouvant menacer votre nouveau gadget. La chaîne Gamestop va même jusqu'à "assurer" un jeu vidéo acheté pour 3 dollars supplémentaires à la caisse. Or le business des extensions de garanties est extrêmement juteux. Selon l'association américaine de consommateurs Consumer Reports, rares sont les acheteurs y faisant appel après avoir souscrit, car rares sont les appareils tombant en panne durant la période de couverture, même étendue. Du profit quasi-pur pour les revendeurs, qui empochent du même coup des marges pouvant monter jusqu'à 60%.
On comprend que Sony puisse désirer une part de ce gâteau, laissé entièrement à d'autres depuis la sortie de la Playstation 3 en 2006. Car si les derniers résultats trimestriels du groupe en février ont affiché positif pour la première fois depuis plus d'un an d'après Reuters, le géant japonais n'est pas encore sorti d'affaire, une crise sans précédent ayant provoqué le licenciement de près de 20.000 employés l'année dernière. Pour l'année fiscale 2009, dont les résultats devraient être connus très bien bientôt, Sony anticipe encore 30 milliards de yens de pertes (244 millions d'euros). "Les revenus plafonnent, déclarait un analyste en février dernier. La poursuite de la reprise du groupe l'année prochaine dépendra principalement des divisions télévision et jeux vidéo."
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