dimanche 3 janvier 2010

Dix expériences incontournables de 2009...


Assassin's Creed 2 (Ubisoft Montréal, PS3/X360)
Certains auront trouvé la première version, sortie il y a deux ans, un peu fade. Pourtant, cette suite le prouve : la fluidité des mécanismes plateforme, la précision des contrôles, la qualité de l'animation, cette sensation unique de liberté et de légèreté… l'essentiel était déjà là. Des bases solides qui ont permis à l'équipe Ubi canadienne d'envisager sereinement et logiquement le futur du concept : plus de missions et de sous-missions, plus de variété, plus d'exploration et d'énigmes, le tout relevé d'un soupçon d'aventure/rôle et de gestion. En bonus de luxe, l'univers Assassin's Creed se déploie enfin et révèle un scénario historico-parano style Da Vinci Code pas déplaisant du tout.

The Beatles : Rock Band (Harmonix/MTV, PS3/Wii/Xbox 360)
S'il y avait un groupe méritant une édition entière de Rock Band ou Guitar Hero, c'était bel et bien les Fab Four (next : Led Zeppelin). Mais au-delà de l'attrait quasi-universel de la tracklist (Oh ! Lucy in the Sky with Diamonds. Ouaiis ! I am the Walrus), Beatles : Rock Band s'est avant tout imposé comme l'un des tous premiers documentaires réellement interactifs et ludiques, bourré d'anecdotes pertinentes sur l'histoire et les méthodes de travail du quartet, assorti de nombreuses photos et même de vidéos d'époque. Plus que les rééditions d'albums, certainement le meilleur moyen de (re)découvrir l'un des plus grands groupes pop du vingtième siècle.

Closure (Tyler Glaiel, freeware Flash)
Tout pour plaire : un puzzle game retors aux mécanismes astucieux, dans un univers aux codes visuels et sonores largement inspirés de l'Eraserhead de David Lynch, le tout s'ouvrant sur des perspectives philosophiques. Ce que l'on ne voit pas existe-t-il vraiment ?

F.E.A.R. 2 (Monolith, PC/ PS3/X360)
Condensé et aboutissement de tout ce que le studio a fait jusque-là (Blood, Shogo, No One Lives Forever, Condemned…), F.E.A.R. 2 continue à s'éloigner du FPS pur pour privilégier une expérience hybride et atmosphérique empruntant au jeu d'aventure et, bien évidemment, au cinéma. A ce titre, le studio fait preuve d'un sens de la mise en scène épatant et accouche sans forcer de quelques séquences terrifiantes d'anthologie. Mais l'action n'est pas oubliée : s'attachant à satisfaire la soif de puissance du joueur avec une générosité rare, Monolith met à sa disposition arsenal impeccable, environnements méticuleusement conçus ne demandant qu'à voler en éclats, et jauge de ralenti offrant un avantage jouissif sur ses ennemis.

Flower (Thatgamecompany, PSN PS3)
Au lendemain du fiasco de Copenhague, le manifeste écolo de Jenova Chen et de son équipe reste plus que jamais d'actualité. Mais point ici de slogans braillards ou de délires alarmistes. Optant pour un propos, une démarche et un traitement uniques dans l'univers du jeu vidéo mainstream (le titre est produit par le géant Sony Computer Entertainment), Flower préfère la subtilité et la poésie, menant son combat bien réel à coups de brises et de pétales délicats. Salutaire à tous niveaux, une excursion sensorielle hors des moules habituels de la culture gamer, fleur au fusil.

Gravity Bone (Brendon Chung, freeware PC)
Ni une démo, ni un prototype, mais une expérience pensée et à la durée assumée, les quinze petites minutes de cette aventure racée aux effluves de mystère sont un petit régal de choix esthétiques audacieux et de fin storytelling évoquant le classique No One Lives Forever de Monolith. Forcément trop court, bien sûr, mais c'est là l'intérêt : plus qu'une fin en soi, Gravity Bone est un formidable tremplin pour l'imaginaire.

LostWinds 2 (Frontier Developments, WiiWare)
L'insouciance enfantine qui caractérisait le premier volet (excellent) a laissé la place à une aventure plus sombre et le jeu y gagne en puissance narrative, flirtant presque avec le conte. Mais parmi les réussites de la nouvelle version, on retiendra surtout la mécanique de changements de saisons, laquelle démultiplie les possibilités de jeu tout en restant fidèle au thème principal de la série, les interactions avec les divers éléments naturels. Un jeu qui a très bien mûri en somme, et ce à tous les sens du terme.

Noby Noby Boy (Keita Takahashi/Sony, PSN PS3)
"On aime ou on n'aime pas", "un jeu qui va diviser", a-t-on pu lire ici et là, comme s'il s'agissait là d'un cas compliqué. Alors qu'en fait, rien de plus simple. Voilà un vrai jeu d'auteur, refusant tout compromis (score, objectifs…) et ramenant le loisir à sa plus pure expression : la découverte de mécanismes interactifs, la curiosité et l'expérimentation. Plus proche de l'univers du jouet que de celui du jeu, Noby Noby Boy avance complètement nu et assume sans détour l'inutilité inhérente du médium. Gagnant facilement le titre d'œuvre ludique la plus audacieuse de 2009.

Swords and Soldiers (Ronimo Games, WiiWare)
Le nouveau challenge des créateurs originaux de De Blob ? Un jeu de stratégie temps réel pas en 3D, ni même en 2D, mais en 1D, soit sur une bataille épique se livrant sur une seule et unique ligne horizontale. Un croisement de Lemmings et de Warcraft donnant au RTS l'immédiateté et le fun du jeu d'arcade et, surtout, réalisant la synthèse parfaite et radicale des mécanismes classiques du genre.

Uncharted 2 (Naughty Dog, PS3)
Il aura fallu une seconde version au studio pour concrétiser pleinement des ambitions certes présentes dans l'original. Mais en deux ans, les progrès ont été remarquables : sens affûté du rythme et de la mise en scène, variété des séquences de jeu et des situations et, surtout, un niveau de qualité et un souci du détail que seuls ceux qui démarrent avec une idée extrêmement précise de leur projet – et qui disposent de la rigueur et de la discipline nécessaire pour maintenir l'intégrité de cette vision tout du long du développement – peuvent se permettre. Le premier vrai blockbuster Playstation 3, la machine qui, il y a quatre ans, promettait la fusion des univers jeu vidéo et cinéma.

... et cinq coups de cœur.

Bit.Trip Beat
(Gaijin Games, WiiWare)

Grand écart vertigineux entre préhistoire et contemporain, entre Pong et la synesthésie de Tetsuya Mizuguchi, le premier d'une série de titres néo-rétro (Core et Void sont sortis depuis, en attendant Runner, le quatrième) établit une corrélation directe entre la skill du joueur et l'extravagance de l'habillage visuel et sonore. Bit.Trip, littéralement.

Deadly Creatures (Rainbow Studios, Wii)
Clair jeu de genre (action/aventure plutôt codifiée, thème principal fleurant bon le film d'insectes dangereux), Deadly Creatures sort du produit calibré "frisson facile" grâce à une poignée de choix intelligents : la nature des protagonistes – qui marchent au plafond ou sautent de toile en toile – y est pour beaucoup, mais le studio prend également bien soin d'éviter tout contact humain, entretenant ainsi le mythe d'un monde grouillant, souterrain et terrifiant.

Dead Space Extraction (Visceral Games/Eurocom, Wii)
Concentré des qualités de l'original (toute la mécanique de shoot, le storytelling…), cette déclinaison sur rails façon Time Crisis/House of the Dead surprend par son rythme inattendu, délaissant le blockbuster action qui semble nourrir le genre pour l'intimité des pages de comic book.

Drop7 (Area/Code, iPhone)
Difficile de choisir un seul jeu tant la plateforme, dont la popularité n'est plus à prouver, s'est désormais imposée comme un refuge de choix pour toutes sortes de perles indé. Drop7 remporte cependant très largement la palme en termes d'heures de jeu pures. Elégant (au propre comme au figuré) puzzle game mathématique évoquant Tetris ou Sudoku, on y joue partout ; au resto en attendant l'addition, durant les pubs d'un match de foot U.S., au lit en attendant l'extinction des feux, etc.

The Saboteur (Pandemic, PC/PS3/X360)
Les séries B ont parfois du bon et avec ses petits bugs graphiques rigolos, ses balades sur les toits d'un Paris fantasmé, sa vision complètement fantaisiste de la Seconde Guerre Mondiale et sa poignée de bonnes idées, le dernier jeu du studio Pandemic (littéralement) offre une expérience Assassin's Creed-like étonnamment chaleureuse, les aventures d'un Zorro résistant aux prises avec des nazis plus bêtes que méchants. Loin d'être parfait, mais parfaitement charmant.

5 commentaires:

Unknown a dit…

Toujours aussi bien écrits, vos billets ! C'est un réel plaisir de vous lire. Outre le fait que vous me faites découvrir tout un tas de jeux vraiment excellents. Je me souviens de votre article sur Closure, par exemple, un jeu que j'ai connu grâce à overgame et qui m'a donné une gigantesque baffe.

Vous manquez au net. Vraiment.

Je vous souhaite le meilleur pour 2010, et je me souhaite de vous lire plus souvent !

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
scanny a dit…

LOL au commentaire du spam! succulente traduction!

nicky31 a dit…

Salut tout le monde , j'ai enfin décidé de m'inscrire, ça m'a fait plaisir de lire scanny.
Sinon j'aimerais bien que que vous nous refassiez un site digne de ce nom, ce site et trop fouillis
Si vous avez besoin d'une aide financière, je suis prêt a vous soutenir et je pense ne pas être le seul.
les articles de haute qualités et les débats qui s'en suivent n'ont pas de prix.

Dites nous que vous allez revenir.

scanny a dit…

+1 Nicky, content de te revoir aussi. overgame mérite mieux que ce format qui le décrédibilise totalement. Je me demande pourquoi cette situation s'éternise, d'autant que l'ancien site, quoique pratique et sérieux, ne devait pas coûter des milliards à maintenir (d'un point de vue technique, pas rédactionnel, car il est vrai que les journalistes maintenaient un rythme correct de publication d'articles de qualité).
Je me trompe peut-être dans ce que je viens de dire, mais toujours est-il que la base de followers risque de s'amenuiser si rien n'est fait! (s'il n'est pas déjà trop tard!)